En décembre 2020, le Réseau des acheteurs hospitaliers (Resah) a publié un guide de 50 pages portant sur la maintenance des équipements biomédicaux. Ce document vise à aider les décideurs à choisir la meilleure organisation et à en optimiser le pilotage.
Les enjeux d’une maintenance performante
L’élaboration du guide « Comment optimiser et gérer la maintenance des équipements biomédicaux » du Resah a été motivée par le constat des répercussions d’une mauvaise gestion de cette activité pourtant obligatoire.
Outre la baisse de qualité des soins et le danger pour la sécurité des patients, le réseau souligne le montant exorbitant des dépenses de maintenance de ces équipements : 520 millions d’euros par an en moyenne, qui comprennent 100 millions de réparations et 352 millions de paiements forfaitaires aux prestataires contractuels.
Choisir l’organisation de maintenance la plus adaptée
Pour limiter ces impacts négatifs, chaque établissement de santé doit faire plusieurs choix, à commencer par l’approche de la maintenance, parmi les quatre les plus courantes :
- La maintenance préventive : qui consiste à effectuer des contrôles réguliers des machines afin de nettoyer ou remplacer les éléments et consommables à la durée de vie limitée, et ce, afin de réduire le risque de panne.
- La maintenance curative : qui n’est déclenchée qu’en cas de panne, afin de remettre l’équipement en état de marche.
- La maintenance prédictive : qui permet de prévenir un dysfonctionnement en détectant les anomalies ou signes annonciateurs comme l’usure de pièces essentielles.
- La maintenance évolutive : qui vise à faire évoluer la machine afin qu’elle offre des performances équivalentes à celles d’un équipement neuf malgré son « ancienneté ».
Pour choisir la méthode la mieux adaptée, les dirigeants doivent tenir compte de la taille et de la composition de leur parc de machines, de la complexité de chacun d’entre eux, de leur importance stratégique dans le fonctionnement global de l’établissement.
Mettre en place un contrat de maintenance
Ensuite, l’établissement doit se décider pour la prise en charge en interne de la maintenance des équipements médicaux, ou de son externalisation partielle ou totale au fabricant ou à un prestataire spécialisé. La délégation apparait souvent plus avantageuse dans le cas d’équipements lourds et complexes comme le scanner et l’IRM, mais aussi les équipements de monitorage, de ventilation et de réanimation, ainsi que les matériels de laboratoire.
En fonction de la stratégie de maintenance adoptée, le contrat peut être :
- Forfaitaire sur une période donnée (avec ou sans limitation du nombre d’interventions.
- À la demande : lorsqu’un besoin se présente, un bon de commande est émis pour une intervention facturée au forfait ou « à la carte » (pièces détachées remplacées, déplacement, main-d’œuvre).
De plus en plus de prestataires proposent des contrats de maintenance partagée plus flexibles. Les techniciens sont ainsi formés par les fournisseurs pour les interventions simples de premier niveau et un expert se déplace pour les situations plus graves. Il en résulte une diminution notable des délais d’intervention, limitant l’indisponibilité des équipements, et des économies non négligeables.
Plus largement, afin d’optimiser sa maintenance tout en réduisant le budget correspondant, il existe des leviers intéressants :
- la mutualisation des besoins de plusieurs départements,
- la délégation globale du parc,
- la maintenance multimarques.