L’explosion du e-commerce en France entraîne une forte augmentation des volumes de colis à livrer aux particuliers. Cette hausse du flux de marchandises dans les zones urbaines crée des problématiques pour les territoires, mais aussi pour les entreprises de distribution. Ces différents acteurs déploient des solutions innovantes pour gérer de manière optimale cette dernière étape appelée « livraison du dernier kilomètre ».

La livraison, un enjeu majeur pour les e-commerçants

Selon une étude réalisée en 2018 par IPSOS pour Star’s Service, la livraison est le premier critère de choix pour plus de 7 acheteurs en ligne sur 10. Dernier maillon de la chaîne logistique, la remise du colis au destinataire final, à laquelle s’ajoute la logistique des retours, joue un rôle clé dans l’optimisation de l’expérience client.

En effet, le succès ou l’échec de la livraison peut soit contribuer à la fidélisation des acheteurs, soit justifier un changement de fournisseur. Pour leur offrir une expérience positive, les commerçants doivent soigner les points suivants :

  • le tarif en fonction du lieu et du délai de livraison,
  • le choix des options : livraison à domicile, au bureau, dans un point relais, retrait en magasin…
  • le respect des délais,
  • la possibilité de choisir la date et le créneau horaire,
  • la disponibilité du suivi sur une application de suivi des livraisons ou en ligne.

Réduire l’impact environnemental des livraisons, le défi des entreprises

Si elle est un facteur de différenciation pour les entreprises, la hausse des livraisons a un impact négatif lourd sur l’urbanisme et l’environnement. Représentant 20 % d’un trafic urbain beaucoup plus dense, le transport et la remise de colis aux particuliers accroissent la pollution, puisque l’ADEME estime qu’ils sont à l’origine de 25 % et 33 % respectivement des émissions de gaz à effet de serre et de CO2.

Autorités locales et transporteurs doivent en conséquence travailler de concert à la recherche de solutions permettant de fluidifier la circulation en centre-ville et mettre en place une supply chain plus verte. Cela passe notamment par l’adoption de solutions d’optimisation de tournées de livraison qui réduisent les trajets, la consommation de carburant et les rejets de gaz nocifs dans l’atmosphère.

Opter pour des modes de transport écologiques comme les véhicules électriques et les vélos est également un moyen de réduire l’impact environnemental de la livraison et de diminuer la dépense. L’article 27 du projet de loi sur le Pacte national de revitalisation des centres-villes et centres-bourgs prévoit en effet la création d’une taxe appliquée aux achats en ligne et basée sur la distance parcourue sur le sol français. Seules les entreprises dont le CA est inférieur à 50 millions d’euros ou qui pratiquent la mobilité verte seront exemptées.

Les solutions des commerçants et transporteurs face aux problématiques du dernier kilomètre

Pour réduire la pollution et les dépenses, les commerçants misent sur la mutualisation via le partage par plusieurs entreprises d’une flotte de camions et de Centres de Distribution Urbain (CDU) ou des Espaces Logistiques Urbains (ELU) à l’extérieur des pôles urbains. Les derniers kilomètres pour les petits volumes de chaque société sont alors assurés par un sous-traitant utilisant des solutions plus « vertes » et occupant moins la voirie : vélos, utilitaires de faible capacité, véhicules électriques ou hybrides, triporteurs et même des drones, testés notamment par Amazon. Certains recourent même à la livraison collaborative, en faisant livrer les paquets par des particuliers.

Ils encouragent par ailleurs deux modes de livraison :

  • En point relais afin de polluer moins et de gagner du temps et de l’argent en évitant les livraisons individuelles à domicile.
  • En magasin grâce au système du Click & collect, laissant l’effort du dernier kilomètre au client.

Des solutions logistiques existent pour aider les entreprises à :

  • organiser le parcours de leurs livreurs,
  • localiser leurs véhicules et chaque colis en temps réel jusqu’à sa réception par le destinataire,
  • recueillir les avis des utilisateurs,
  • etc.

Mais surtout, ce sont des outils très efficaces de gestion du parc de véhicules de livraison. Ils facilitent le suivi de l’entretien et des réparations nécessaires grâce à la remontée automatique des informations reçues par les capteurs concernant la consommation de carburant, le kilométrage, l’état des pneumatiques, le niveau de liquide de refroidissement et d’huile, etc. Cette démarche proactive évite les pannes et garantit la disponibilité des véhicules.

Grâce à une meilleure gestion des flux, les sociétés réalisent des économies substantielles, sachant que le dernier kilomètre peut accaparer jusqu’à la moitié des coûts de logistique. Les commerçants préservent ainsi leur rentabilité tout en répondant aux exigences des clients.