Dans le cadre de la semaine européenne du développement durable, Mireille Chiroleu-Assouline, professeure spécialiste d’économie de l’environnement, fait le point sur l’engagement des entreprises françaises pour les problématiques sociales et environnementales. Si celui-ci reste inégal, la prise de conscience se généralise et les initiatives se mettent en place.
La RSE, une démarche volontaire pour contribuer au développement durable
RSE, sigle de Responsabilité sociétale des entreprises, couvre les actions de ces dernières en faveur de l’environnement et des relations sociales en interne comme en externe. Il s’agit d’une démarche volontaire couvrant trois aspects : environnemental, social et sociétal.
En effet, à l’heure actuelle, les consommateurs, tout comme les fournisseurs, les autorités, les actionnaires, sont sensibles à ces questions, et à l’engagement sociétal des entreprises, récompensant les plus vertueuses et boycottant certaines autres.
Même les salariés, en quête de sens dans leur travail, considèrent les bonnes pratiques de leur employeur comme un facteur de motivation supplémentaire, tandis que les potentielles recrues les voient comme un critère d’attractivité essentiel.
Engagement inégal des entreprises, notamment selon leur typologie
La RSE occupe donc aujourd’hui une place de choix dans la stratégie des entreprises, même si, faute d’obligation, l’avancée est très progressive.
De récentes études révèlent que la majorité des grandes sociétés ont une politique en place. Poussées par la loi de 2001 concernant les régulations économiques, celles cotées en Bourse sont les plus impliquées. Mais les plus petites structures aussi en font, parfois sans en avoir conscience, par manque de connaissance du sujet.
Pourtant, une communication d’entreprise efficace sur ce volet procure un avantage non seulement en termes d’image, mais également sur le plan économique avec une augmentation de la performance commerciale et de la rentabilité à moyen et long terme.
Les pouvoirs publics soutiennent les initiatives RSE des entreprises
Début 2018, l’exécutif a confié à Nicole Notat et Jean-Dominique Sénard la mission « Entreprise et intérêt général » pour redéfinir le rôle des entreprises, repenser leur place dans la société et mieux intégrer les enjeux sociaux et environnementaux dans leur vision.
L’objectif est de les encourager à ne pas se focaliser uniquement sur l’aspect lucratif, mais également à prendre conscience de l’impact de leur activité sur le reste de la société dans laquelle elles évoluent.
Les progrès sont notables avec des initiatives pour améliorer l’efficacité énergétique, renouveler le parc automobile pour des modèles moins polluants, recycler les déchets, réduire les inégalités hommes/femmes, en particulier concernant l’accès à des postes à responsabilité, prévenir les risques professionnels et psychosociaux, favoriser l’emploi des seniors, mieux gérer les handicaps…